Depuis le 18 octobre 1977, les matériaux de constructions employés doivent être incombustibles (classe M0, sur une échelle qui va jusqu’à M5, très facilement inflammable) et tous travaux de construction comme la rénovation doivent faire l’objet d’un permis de construire, d’une autorisation soumise au préfet, d’une surveillance par un bureau de contrôle agréé et d’une réception des travaux par la commission de sécurité du service départemental incendie (les pompiers).
Un audit de la réglementation française réclamé :
La France aurait la réglementation la plus stricte d’Europe, mais elle n’est pas sans faille : les immeubles d’habitation de plus de 28 mètres de haut, construits entre 1960 et 1970 – et ils sont nombreux – en sont, par exemple, exclus.
Depuis la circulaire du 13 décembre 1982, les travaux de rénovation et d’amélioration des bâtiments ne doivent pas dégrader la sécurité incendie mais, au contraire, l’améliorer.
Malgré ces précautions, plusieurs accidents sont survenus. En mai 2012, l’incendie de la tour HLM Mermoz, à Roubaix (Nord), causait la mort d’une personne et faisait dix blessés graves. L’isolation de la façade était également en cause dans ce drame et la procédure d’établissement des responsabilités est toujours en cours.
A l’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), la mise à feu volontaire d’une boîte aux lettres, le 4 septembre 2005, causait, à la suite d’un incendie généralisé, la mort de dix-huit personnes, intoxiquées par les émanations du lambris de l’entrée en feu.
Notre arsenal français est orienté vers les mesures d’évacuation, prévoyant matériaux résistants, portes coupe-feu, cages d’escaliers protégées, afin de laisser le temps d’évacuer l’immeuble de ses occupants, mais il ne tient pas assez compte des émanations toxiques, gaz chlorhydrique ou cyanurique, et des matériaux enflammés .
Le drame de la tour Grenfell vient cependant rappeler qu’alléger les normes de construction, comme le réclament de nombreux promoteurs, n’est pas sans danger.